De la poudre plein les yeux au Carro
Le 22.03.2025, par DominiqueB, 2 commentaires - Sortie liée : « 4 jours au refuge du Carro [COMPLET] »
J1 par Dominique
Nous sommes 8 à nous retrouver à Bonneval pour partir 4 jours au refuge du Carro sous le signe de l'incertitude météo. En effet, si il fait beau ce matin, les prévisions pour les trois jours à venir sont médiocres.
10h, nous voila partis pour une bavante en faux plat montant, passant par le hameau de l'Ecot, puis jusqu'au chalet de la Duis, environ 6,5km pour 400 de d+. Les choses interessantes commencent enfin, il reste 3,5 km et 600 d+ ... La montée se fait tranquillement, sous le soleil qui commence tout de même à se faire de plus en plus discret entre les éclaircies. Nous arrivons au refuge Au bout de 3h40 heureux de poser nos sacs un peu lourd pour ce 1er jour.
Nous passons une partie de l'après midi à faire des révisions de cartographie, puis convaincus par les gardiens de profiter de la météo, un groupe de 4 ressort de 16h30 à 18h pour faire 400m supplémentaires en direction de l'Uja !
S'ensuit le repas et un point météo/nivo avec les gardiens pour décider de la course du lendemain.
J2 par David L
2ème jour du raid, on a du modifier le programme et jouer avec la météo afin de profiter au maximum du soleil, du coup c'est petit dej à 6h et départ du refuge à 7h en direction du Col Perdu, en passant par le Col des Pariotes.
La course est préparée et menée par Ludovic et David L.
la première montée en direction du col des Pariotes fut progressive. Après une première descente dans une neige très agréable à skiernous faisons un pointage sur la carte et direction la montée vers le Col Perdu. !
Dommage la vue devait être magnifique, mais la météo s'est dégradée et le col s'est bouché juste à notre arrivée, visibilité quasi nulle !
Pour le retour, nous suivons dans un premier temps nos traces de montées avec un soleil qui jouait avec les nuages et retrouvons une bonne visibilité pour aller chercher une petite combe exposée nord/est tout en poudre jusqu'aux sources de l'Arc...
La dernière remontée et donc le 2ème repeautage aura raison d'une des peaux de Dominique, qui se trouve obligé de bricoler avec un chambre à air découpée prêtée par Ludo pour finir les 200 dernier mètres de montée. Après environ 15 km et 1200 m de d+, nous sommes de retour à 13h et l'après midi se termine paisiblement entre sieste, tarot et perudo.
J3 par David F
C’est notre tour, à Hélène et moi, de prendre les rênes de la troupe. Après quelques hésitations
la veille sur le choix de notre trace et un réveil pas trop matinal en raison d’une météo
capricieuse, nous voilà devant le refuge, contemplant un ciel partagé entre un soleil voilé, des
nuages et quelques flocons qui ont déjà bien recouvert notre terrain de jeu.
Les vérifications d’usage faites nous voilà partis pour l’Uja, qui culmine à 3 200 m. Après une montée (que certains auront faite 4 fois durant le séjour!!!), Hélène prend le relais en tête, bien plus efficace que moi et fait la trace. Nous arrivons presque au sommet, mais la neige commence à tomber et présente de grosses accumulations alors que les pentes fleurtent avec les 30° ou plus. Nous prenons la sage décision de renoncer et de profiter d’une douce descente dans une neige de cinéma.
Arrivés en bas, vient le second point de décision de la journée : le groupe se concerte et l’envie d’une nouvelle descente dans cette poudreuse met tout le monde d’accord. Nous décidons de remonter au même endroit mais en passant cette fois par le col des Pariotes.
Je reprends les rênes du groupe pour cette montée, mais je fais une erreur de débutant : je vais
suivre machinalement une trace sans vérifier la direction. Comme me le dira Ludovic, dit «
l’orienteur », avec bienveillance : « Il ne faut pas suivre une trace sans savoir où on va. »
Effectivement, nous étions trop à droite et pas au bon endroit... Mais c’est grâce à ce genre
d’erreur qu’on progresse ! Finalement, nous atteignons le col des Pariotes à 3 034 m avant de
traverser sous l’Aiguille Percée pour rejoindre notre premier lieu de dépeautage.
À nouveau, des cris de joie et de satisfaction fusent en voyant nos traces, et surtout, en réalisant que nous n’avonslaissé aucune place vierge pour les traces des autres !
De retour au refuge vers 13h00, après nous être restaurés, trois groupes se forment :
1 - Les costauds – Hélène et David – qui, apparemment, n’en avaient pas assez et
repartent pour une troisième montée vers l’Uja.
2 - Un autre groupe, pourtant costaud aussi, mais qui cette fois-ci se consacre au tarot
avec un seul objectif : laisser gagner Dominique pour espérer être réinvités l’année
prochaine. (Pour info, celui qui a perdu – et de loin – c’est Olivier !)
3 - le reste de l’équipe qui profite d’un moment de détente bien mérité.
Une journée qui se termine bien, avec quelques bières pour fêter ça, malgré une météo
mitigée. Mais déjà, les discussions portent sur demain, la future trace et l’espoir de retrouver
la même neige que celle d’aujourd’hui…
J4 - par Dominique
Oh surprise ce matin, 30 cm de fraiche supplémentaire viennent de tomber et tombent encore. Malheureusement tout est bouché ce matin au dessus de 3000m et pour notre dernier jour nous passons au plan C. Notre projet est de rejoindre Bonneval par le col de l'Ouille Noire pour ne pas pousser sur nos batons pendant 7 km...
Nous renonçons à passer par le col de Gontière qui se trouve dans le nuage et descendons jusqu'a Plan Sec. Nous remontons de 200 mètres environ pour constater que le temps reste mauvais, les cols bouchés, ce qui fait perdre pas mal d'interêt au projet.
Personne n'est motivé ce dernier jour pour faire de la navigation dans le brouillard et sans trace à suivre pour la descente. Nous decidons donc de dépeauter et de prendre la direction de la vallée.
En lot de consolation, nous faisons la plus belle descente de ces 4 jours, dans une poudreuse légère jusqu'au genoux, un vrai régal!
Arrivé au chalet de la Duis, nous préférons remettre les peaux, en effet, impossible de descendre par gravité dans cette neige. Nous voila donc en mode "promenade en raquette" jusqu'à l'Ecot puis Bonneval ou nous retrouvons nos voitures.
Comme il est juste midi, nous cloturons, non pas par un verre, mais par un resto de Bonneval recommandé par David L !