Quatre Jours d'Aventure au Refuge du Fond d'Aussois

Dominique, Elodie, Marine, Arnaud, Christophe, Julien, Olivier, David

J1 - Lac du Génépi et arrivée au refuge
Partis avec enthousiasme, nous nous sommes lancés dans notre périple vers le refuge du Fond d'Aussois, franchissant deux télésièges dans un élan de pragmatisme face à l'aventure qui nous attendait. La première étape de notre randonnée nous a confronté à une trace capricieuse, probablement laissée par un dahu peu coopératif, nous menant au refuge de la Dent Parrachée.
Encore Tôt dans la journée et histoire de faire un peu de dénivelé sous un soleil généreux nous avons choisi de bifurquer à droite, espérant rejoindre le col des moines. La montée se fait sentir sous un soleil de plomb, la neige se transformant sous nos pas.
Dominique, a su captiver notre attention par ses explications précises sur les pentes et les risques associés. Bien que l'heure avancée nous ait empêché de conquérir le col des moines, (mais aussi peut-être le poids de nos sacs que certains d'entre nous espéraient alléger au refuge) cette contrainte ne nous a pas découragés. Nous avons poussé notre ascension jusqu'à 3000 mètres, trouvant notre récompense dans une neige encore parfaitement skiable jusqu'au lac du Génépi pour une pause bien méritée.

Un spectacle grandiose s'ouvrait à nous vu sur le Râteau d'Aussois jusqu'au massif des Écrins, le tout sous un ciel irréprochable. La quête de notre refuge s'est ensuite poursuivie, notre sens de l'orientation mis à l'épreuve entre gauche et droite. Nous avons finalement retrouvé notre chemin, dans une neige moquette nous guidant jusqu'au refuge, où nous étions les seuls occupants. Ce moment privilégié nous a permis de nous immerger pleinement dans notre environnement pour les quatre jours à venir et de commencer à constituer un véritable groupe mais nos sourires, notre enthousiasme et notre solidarité au terme de ce premier jour laissaient présager d'une belle aventure humaine.

La soirée s'est écoulée dans la convivialité : quelques bières, une croûte savoyarde copieusement arrosée de vin blanc, suivie d'un cours passionnant sur l'utilisation d'Iphigénie et la lecture des cartes par Dominique. L'appel du lit s'est fait sentir dès 21h, anticipant les aventures des jours suivants.
David

J2 - Grand Roc par col de la Masse.
Refuge du fond d'Aussois (2350 m), 7h30, skis aux pieds. Ciel bleu. Encore une belle journée qui s'annonce.
Après le contrôle DVA du groupe, nous traversons l'étendue neigeuse devant le refuge, façon explorateurs de la banquise. Peu à peu, nous prenons de la hauteur, croisant même un troupeau de chamois bien plus agiles que nous.
Après quelques concertations de groupe et de carte, nous réajustons légèrement notre itinéraire. Petit exercice de portage de skis sur le dos, puis de nouveau une belle montée jusqu'au col de la Masse (2923m).
Nous longeons la crête, direction le Grand Roc. Le dernier couloir se raidit, nous déchaussons et finissons à pied.
Panorama fabuleux sur les montagnes d'Aussois. Le refuge est minuscule de là-haut.
Nous poursuivons à pied, pour 3 d'entre nous, les derniers mètres de l'ascension du Grand Roc par une pente raide et gelée par endroits. Julien nous fait de belles petites marches et nous progressons en toute sécurité.
La vue au sommet est splendide : la Dent Parrachée sous son plus beau profil. Quelle récompense!
Redescente prudente pour rejoindre le reste du groupe, qui n'a pas chômé et a installé une corde, pour nous faciliter la descente du couloir raid que nous devons redescendre. Une belle descente à ski nous attend, la neige est excellente.
Petit arrêt au pont de la Séteria pour le pic-nic, et remontée tranquille au refuge par le chemin du GR. Sieste, bière et PERUDO1 animeront notre fin de journée.

Elodie

J3 - But au Col d'Aussois
La veille, autour d'une bière fraiche, toute la troupe avait opté pour réaliser une boucle autour de la pointe du Rasoir en passant par le col d'Aussois.
Au petit matin, une couche fine de neige recouvrait le sol mais hélas le ciel s'est très vite couvert laissant une matinée blanche, où les reliefs se confondent.
Espérant un changement de temps au cours de la matinée, nous sommes partis dès 7h30 en direction du col, carte en mains et Iphigénie en poche.
Les conditions peu avantageuses ont rendu difficile la progression. La visibilité réduite nous permis d'échanger régulièrement sur l'option de la trace pour monter au col.

Nous gardions espoir de gravir la Pointe de l'Observatoire jusqu'au bout car le ciel nous offrait de petites percées de bleu. Mais taquin, celui-ci nous l'enleva une fois arrivée au panneau jaune indiquant les 2 916m du col. Aujourd'hui nous ne passerons pas la barre des 3 000.

Restait à décider si on basculait comme prévu vers le Roc de la Pêche. Après avis du groupe, et en l'absence de visibilité, nous décidons de prudemment nous rediriger vers le refuge quitte à repartir pour une nouvelle montée.La fine couche de la nuit permis de bien profiter du retour et de s'offrir d'agréable sensations de glisse sous la surveillance d'Arnaud notre serre-file.

Julien

De retour au refuge, chacun guette un peu si les nuages ne veulent pas se lever sur la pointe de sur l'Observatoire ... en vain, et donc sans regrets !
Après une pause nous visons le soleil et le ciel azur, direction l'Est vers le lac du Génépi (à consommer avec modération, comme au refuge) et nous repartons pour environ 600m de d+ dans des pentes à vue.
L'itinéraire rejoint celui du jour 1, mais le vent est de la partie et les températures sont moins printanières... on sent que ça tourne. Après un passage en dévers et un peu gelé, du genre « où faut pas tomber », la remontée jusqu'au lac est régulière et nous y arrivons pour le déjeuner !!
Un gros rocher repéré à la montée nous servira d'abri pour le pic-nic car les rafales sont violentes. Julien a tenu à rendre hommage aux compétences du gardien (qui brasse sa propre bière), et il en offre à l'apéro !
Vu qu'il est tôt, Dominique profite du lieu pour réaliser une coupe du manteau neigeux à la pelle (1m de profond, 1 m de large), bien aidé de Christophe. Après une démonstration sur les couches plus ou moins fragiles (découpées au ski !), et le type de cohésion, nous rebouchons le trou afin de ne pas surprendre un skieur à la descente.
Et c'est le retour au refuge, après une belle journée et près de 1300 de D+... pas mal ! Au refuge après des niveau de toilette assez variés mais toujours dans la neige, c'est bientôt l'heure du PERUDO* avec les nouvelles règles d'Olivier (heureusement qu'on ne joue pas d'argent !) et d'une bonne nuit de repos.

Arnaud

J4 - Glace au couteau pour le retour au voiture
Les cuisses un peu courbaturées pour certains d'entre nous, les pieds un peu souffrants pour d'autres, nous entamons notre dernière journée avec déjà un avant-goût de nostalgie. Départ 7H20, même pour le dernier jour, aucune grasse mat' n'est accordée.
Aujourd'hui, la prévision était le tour du Grand Châtelard avec une montée au col de la dent Parrachée (avec un final en crampons) et un retour à la station.
Grâce à notre repérage sur terrain au J3 d'une trace "où il ne faut pas tomber", les couteaux seront sortis pour toute l'équipe jusqu'au Grand Chatelard. Les crissements de ces derniers sur la neige gelée donnent le rythme. Quelques belles et difficiles conversions pour travailler la souplesse et l'adresse de l'équipe, nous amènent au pied de la montée du col de la dent Parrachée.
Pause utile pour réfléchir aux conditions météos, à la qualité de la neige et à l'envie de l'équipe. Grâce aux jumelles de Julien (Merci de les avoir porté pendant ses 4 jours), nous observons un binôme faire demi-tour à ⅓ de la montée dans des belles conditions venteuses qui donnent envie d'être à leur place...
Décision collégiale, on ira une prochaine fois. "Cela nous donnera une belle excuse pour revenir en montagne en fin de saison ou l'année prochaine."
Après quelques virages en descente avec une qualité de neige moyenne, plus personne ne se sent frustré. Nous n'avons rien loupé. Un retour à la station en mode Dahut. (Aïe Aïe ma cuisse !) et Pizzas/Bières clôturent la journée et le week-end.
Ces 4 jours ont été une belle parenthèse. Une belle et blanche bulle de respiration.
Un grand merci Dominique de nous y avoir emmené.
Un grand merci à toute l'équipe.

Marine